Michel Cormier est un artiste autodidacte qui combine à la fois la peinture et la sculpture. L’artiste nous présente une production de près d’une vingtaine de tableaux-objets bidimensionnels et tridimensionnels créés au cours des années 90. Depuis le début de cette décennie, Cormier parcourt les ruelles et autres coins et recoins à la recherche d’objets provenant de rebuts. Ce « collectionneur du recyclage » récupère et promut tout sur son passage (expérimentation artistique), mais est-ce par souci de l’environnement, une façon bien à lui de réagir à la société de consommation ou encore une réelle passion de transformer le réel utilitaire en imaginaire?

Pour obtenir ses effets sculpturaux, l’artiste utilise des matériaux de construction récupérés, des madriers, des planches, du bois pressé, des objets trouvés, de la peinture recyclée de bâtiment et des portes, toutes sortes de portes hors d’usage. Des portes domestiques intérieures/extérieures, de hangars, de placards, en accordéon, sont ici utilisées comme support de l’œuvre. Ces objets familiers transformés, détournés de leur forme usuelle, sont ainsi apposés sur la surface par procédés de juxtaposition, d’assemblage pour donner des murales en relief et des objets tridimensionnels. Au nombre des motifs intégrés, se trouvent des abstractions à géométrie variable s’apparentant à des casse-têtes « urbains » ou à des jeux de société «démesurés», des paysages cosmiques rendus par les applications de couleurs, des représentations figuratives animalières ludiques et insolites ou encore des formes d’archétypes et de totems, tout droit sorties d’une civilisation obscure jusqu’alors inconnue.